Je n’ai pas d’autre ennemi à craindre que la peur – Frédéric-Lawrence Knowles
La peur est notre ennemi. Tout du moins c’est ce qu’on entend souvent. Prenez la citation ci-dessus ou n’importe quel livre sur le démarrage d’entreprise et vous verrez que la peur est bien souvent le méchant de l’histoire.
La peur est l’obstacle que tout le monde doit surmonter et la raison derrière chaque échec.
Et si la peur était une bonne chose…
Si vous mettez votre main sur le feu, vous ressentez une douleur. C’est une façon qu’a notre corps de se protéger et nous comprenons tous ce signal intuitivement. La douleur fait partie du processus permettant de garder nos mains loin d’une flamme.
Je me souviens avoir lu un article il y a quelques temps où l’auteur nous disait avoir traversé une dépression majeure. Il avait pris des médicaments mais ce qui la vraiment aidé était le développement personnel. Et pour cause, il se sentait, a certains moments, déprimé car sa vie n’était pas parfaite et non en raison d’un déséquilibre chimique qui justifierai la prise de médicaments.
Je ne me prononcerai pas sur le traitement de la dépression avec des médicaments. D’une part parce que je ne maîtrise d’aucune manière ce sujet et d’autre part que ce n’est pas le but de cet article. Des chercheurs pensent que la dépression est neurologiquement différente de la tristesse, d’autres pensent qu’il s’agit simplement d’une version plus longue et intense de la tristesse. Indépendamment de ce qui est vrai, les médicaments peuvent aider les personnes atteintes de dépression. Je vais donc prendre soin de laisser ce débat aux médecins et aux patients.
Mais ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant dans cet article fut le commentaire de l’auteur sur la société dans son ensemble.
De nombreuses personnes considèrent les émotions négatives comme leur principal ennemi – que ce soit la dépression ou la peur – et non ce qu’ils signalent. Un exemple un peu absurde pourrait être la jauge de carburant de votre voiture. Au lieu d’utiliser l’information qu’elle nous donne, l’idée serait de complètement l’enlever du tableau de bord.
La peur peut être bonne ?
Je ne pense pas que toutes les craintes soient rationnelles et que toutes les craintes sont bonnes. Je pense que la peur est neutre mais que notre façon de la canaliser la rend bonne ou mauvaise.
Je pense que la peur peut être un puissant allié plutôt qu’un obstacle à surmonter. La peur a le pouvoir de vous aider à vous concentrer sur ce qui est important, de vous préparer aux défis à venir et faire preuve de prudence dans des situations inconnues.
Oui, la peur peut être dangereuse, tout comme la douleur peut être chronique, mais cela ne veut pas dire que je dois éliminer la douleur alors que ma main est sur une flemme.
La peur peut être utile si vous craignez les bonnes choses, si vous comprenez la peur, si vous la contrôlez et si vous l’utilisez.
Craindre les bonnes choses
Nous gaspillons trop d’énergie en ayant peur des mauvaises choses. Craindre l’échec alors qu’il ne vous coûte rien.
Les phobies et les inquiétudes au sujet de l’improbable, tout en ignorant les risques importants que nous prenons tous les jours.
Bien entendu je ne dis pas que nous avons un contrôle total sur ce qui nous fait peur. Mais nous utilisons notre imagination au quotidien pour mettre en évidence certaines inquiétudes et ignorer les autres.
Même si vous n’avez pas un contrôle absolu de ce processus, vous pouvez vous concentrer sur certaines choses plutôt que d’autres.
En ce qui me concerne, j’ai une crainte (que je juge utile)qui est que je ne serais pas capable de générer un revenu à temps plein pour me lancer et faire ce que j’aime vraiment.
Comprendre la peur
Un conseil couramment donné pour surmonter les peurs est d’écrire le pire des scénarios. Après prendre un peu de recul et se rendre compte qu’il n’est pas si terrible que ça et que votre peur est ridicule. Cet exercice suppose aussi, à certains égards, que la plupart de nos craintes n’ont aucun fondement réel même si je pense que nos craintes ont à la fois un degré de vérité et un degré de ridicule.
Je ne dis pas que ce degré de vérité est la motivation pour céder à la peur, loin de là. Conscient de cette dualité que les craintes sont à la fois vraies et ridicules, il convient de savoir comment les utiliser à votre avantage. Ainsi, vous serez en mesure de prendre les décisions nécessaires.
Contrôler la peur
Les peurs peuvent être bonnes et elles peuvent être dangereuses. Cela dépend de la façon dont vous les utilisez. Les phobies, d’autre part, sont presque toujours mauvaises.
De même, la tristesse peut être utile, elle vous pousse à consolider des relations étroites et des pertes. La dépression et la colère sont presque toujours inutiles.
Contrôler la peur signifie contrôler son intensité. Si vous avez une peur incontrôlable de quelque chose, vous avez besoin de vous exposer ‘par étape’ jusqu’à ce que la peur soit gérable. Avoir le trac avant un discours ou un entretien est une bonne chose car cela vous oblige à vous préparer et à vous concentrer. Être incapable de parler en public à cause de la peur n’est pas une bonne chose.
Utiliser la peur
En fin de compte, la peur est juste une autre forme de motivation. Bien sûr elle n’est pas aussi agréable que l’enthousiasme mais elle vous pousse à agir sur certaines choses et en éviter d’autres, comme toutes les motivations.
Ce qui importe, c’est comment vous utilisez cette motivation.
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